jeudi 9 avril 2020

Biographie d'un roman - Analyse de la création de #Tempêtes

Bonjour à tous!

Mon estimé collègue et ami Mathieu Gabella  m'ayant demandé comment diable je m'y prenais pour écrire un roman, alors même que je venais d'annoncer que j'avais fini l'écriture de #Tempêtes, je vous propose ici une petite chronique d'écriture, sur les différentes étapes que j'ai suivi, et que je suis plus ou moins à chaque fois, parce que c'est ce qui me convient. Mais comme pour tout en écriture, il n'y a pas UNE méthode, juste celle qui vous va, donc prenez ce qui vous sert, et j'espère que cette lecture vous plaira. 

#Tempêtes, pour situer le contexte, est un projet de littérature blanche adulte destiné au Seuil, qui avait déjà publié les Âmes silencieuses en mai dernier. Je vous en avait déjà un peu parlé, notamment en août de l'année passée, ici, quand l'approche de la phase d'écriture se précisait. Voici ce que j'en disais alors: 

"Il y est question d'hiver, de vagues, d'obscurité des profondeurs, de bétons et de cœurs, de Noël et de vent, de solitude et d'amitié, de tempêtes et de terreurs. C'est un roman autour de la reconstruction familiale après le deuil, dans une île d'Oléron d'apocalypse. J'espère qu'il vous plaira. Vous pourrez suivre son avancé dans le What's up, ou bien sur la page Facebook, sous le nom de code #Tempêtes."



Moodboard, toujours



Bon, il a coulé de l'eau sous les ponts depuis, et le roman s'est finalement achevé hier, pour une deadline initiale prévue bien plus tôt mais glorieusement sacrifiée sur l'autel des aléas de la vie. Je vais ici tenter de retracer les dates essentiels, les outils mis en oeuvre et les différentes étapes de l'écriture, afin que vous puissiez, le temps d'un post, vous mettre dans mes chaussures. En avant! 


Avant-propos


Introduction - Définition du projet

C'est un projet de littérature générale, initié au moment de la publication des Âmes silencieuses et déterminé comme étant mon "prochain projet".

Temporalité: 
Idée originale: Décembre 2018
Début de rédaction initialement prévu: Mars 2019
Début de rédaction réel: Septembre 2019
Fin de rédaction: Avril 2020
Date de parution envisagée: Automne 2020

Outils: 
Papier, carnet et crayons, plein, pour les prises de notes de départs. Pour la rédaction, Word. Je sais que ça fait des siècles que je suis censée passer à Scrivener pour la rédaction, mais le temps à dépenser pour la maîtrise de ce nouvel outil ne s'est pas encore présenté à moi...

Recherches: 
Le roman parle de lieux et de situations que je connais bien, néanmoins, j'ai effectué des recherches sur le sujet, en me rendant sur place et en faisant appel au Grand Dieu Internet. Comme les recherches, je n'aime pas ça, il faut savoir que je les ai faites au fur et à mesure des besoins, que Google Map a beaucoup aidé, et qu'elles n'ont aucunement précédé l'écriture, mais ont été conjointes.
Les sources sont donc:
- ma mémoire
- ma mère
- Internet
- ma mère
- la carte IGPN d'Oléron
- ce site merveilleux: https://maree.shom.fr/
- encore ma mère
- les habitants de l'île, amoureusement réunis grâce à la formidable Librairie des Perthuis
- le site de l'INA.

Horaires: 
Pas vraiment fléchés. En période scolaire normale, le lundi et le vendredi sont dédiés à l'écriture. J'en retire généralement 4 à 6 heures de travail effectif.
En période de vacances, confinement, etc, j'écris quand je peux. Le soir, après le coucher de mon mini-moi, pendant la sieste quand elle daigne en faire une, quand ma moitié s'en occupe... je me ménage AU MOINS une plage horaire par jour. Que j'utilise, ou pas, mais qui est là au cas où.

Rythme:  
Le Nanowrimo a changé ma vie. Je fais à peu près 1200 mots/demi-heure quand je suis à fond, 800 quand je traîne. J'écris au kilomètre, quitte à effacer/refaire douze millions de fois. Je ne reste JAMAIS à ne rien écrire devant mon doc. La page blanche n'existe pas.
J'ai des phases difficiles, comme tout le monde, et des phases boulimiques, à 8000 mots/jours. Faut s'écouter, mais essayer même quand ça rame. En tout cas, c'est ce que je fais.

Routine d'écriture:  
Si je débute un nouveau chapitre, je relis le précédent. Si je prends en cours, je relis le début. C'est tout. Et je fais un thé, sinon.

Méthode:  
Mon écriture est TOUJOURS chronologique, sauf en cas de prologue/épilogue qui sont souvent écrits à part, à un autre moment qu'au début/à la fin.
Si je heurte un cul de sac, je recule jusqu'à la dernière scène dont je suis certaine, et je refais tout. Je suis la Pénélope d'Ulysse, je détricote beaucoup.

C'est bon, on y va?



En avant! 


Genèse - avant l'écriture

Idée source

L'idée source est ancienne et le pitch est en gros: "Un enfant et sa mère dans une île tentent de reconstruire une unité familiale après un deuil soudain. Et aussi, c'est Noël, et il y a une tempête". 

Cette idée, je la saisis quand il faut que je détermine un nouveau projet après les Âmes à soumettre au Seuil. Nous sommes en décembre 2018. J'entreprends de la creuser. 


Creuser son idée

Pour moi, ça correspond à répondre à un certain nombre de questions essentielles: 

POUR LE TEXTE
- qui est le narrateur? 
- où est-ce que ça se passe? 
- quand est-ce que ça se passe? 
- qui sont les autres personnages? 
- qu'est-ce que ça raconte? 
- quels sont les événements clés, les moments marquants, les plot-points? 
- comment ça se termine? 
- qu'est-ce que ça signifie, pour le narrateur, cette histoire? 

POUR MOI
- quelle est l'ambiance?
- qu'est-ce que je veux ressentir/faire ressentir? 
- quel est le ton? 
- quel est le volume de mots envisagé? 
- comment je veux raconter ça? 

Une fois que je suis satisfaite, et que mon idée ressemble à une belle pâte bien ferme qui fera un beau pain, que je n'ai négligé aucune question et que je sais exactement ce que contient la marchandise, plop, synopsis. 


Synopsis - 1 à 2 pages

Il s'agit bien d'un synopsis complet, factuel, ordonné, des événements qui vont se succéder dans le bouquin. C'est ce que je ferai qui ressemblera le plus à un plan avant de me lancer. Je vais de ma situation initiale A aux différentes péripéties qui animent le corps de texte B jusqu'à ma situation finale C. On reviendra sur B, comme Bâtard, qui est une étape où ahahahahaha je ne fais JAMAIS ce que j'ai écrit dans le synopsis, et où, généralement, je réécris 12 fois tous les chapitres concernés. Mais n'empêche que le synopsis, je le fais. L'éditrice me dit oui/non/autre, et je lance la moulinette. 


La moulinette - à la louche, bien 2 mois en ce qui me concerne. 

Sauf pour les Âmes, qui sont venu entières, mais sinon, on infuse. C'est la moulinette, parce que le cerveau mouline en continue, étire la pâte, la plie, la replie, la triture, fait des boulinettes avec, les réintègre ou les jette... bref, je cogite. Pendant cette période, je définis: 

POUR LE TEXTE
- Nom, âge, apparence, famille, caractéristiques des personnages 
- Lieux, dates, décors, éléments de contexte
- Succession chronologique des chapitres qui volera en éclat en cours de route et c'est pas grave

POUR MOI
- Mon style. Je teste, je tâtonne, j’affûte, je définis ce qui coule le mieux. 
- Ma playlist. Quoi? j'écris en musique, et j'ai besoin d'avoir ma musique d'ambiance avant d'écrire. Donc pendant que je mouline, je teste sur YT, et je récupère ce dont j'ai besoin pour me faire un petite playlist qui va bien. Ci-dessous, le premier titre à avoir rejoint la playlist de #Tempêtes. 




Gai, riant, léger. 




L'étape de la moulinette peut-être très longue, parce que ce qui paraissait simple et défini au départ peut donner lieu à des allers-retours selon ce qu'on définit après. Par exemple pour les Âmes, l'écriture de l'arbre généalogique m'avait forcé à revoir l'âge des personnages impliqués, et à choisir si je racontais sur 2, 3 ou 4 générations. Ici, il y a eu quelques allers-retours, mais rien de transcendant. Le temps perdu ne l'a pas été sur la moulinette mais sur les aléas de la vie du dehors qui a œuvré très fort pour que ce roman soit retardé. Si si.

Il ne faut pas hésiter à prendre son temps, cependant. Tant que rien n'est fixe, que les billes ne sont pas tombé au bon endroit et que ça n'a pas fait clic, on mouline. Et tant qu'on mouline, on n'écrit pas. Il est impératif de laisser tout retomber au bon endroit avant de se lancer, sinon les bases sont instables, et on risque de se créer de futurs problèmes, qui feront douter de TOUT au moment de l'écriture.
Donc, il n'y a que quand vous ne voyez PLUS RIEN à ajouter aux éléments de décors et de personnages, que vos marionnettes sont rutilantes et votre décors, parfait, que vous pouvez envoyer. Comme ça, quand vous rencontrerez des difficulté à l'étape B comme Bâtard, parce qu'en ce qui me concerne, ça arrive chaque F***ING TIME, vous réfléchirez structure en paix, sans renverser les fondations et la table dans la foulée.

A ce stade, vous êtes sûr de ce que vous voulez écrire et comment.

Dites-vous quand même que ça PEUT (spoiler: va) CHANGER. Et ce ne sera pas grave. On respire, on y va.






Premier jet - pendant l'écriture


Choisissez un logiciel qui vous convient, et que vous maîtrisez. ne vous rajoutez pas des difficultés, pitié... si vous voulez maîtriser un nouveau logiciel, faites-le sur un roman que vous avez DEJA ECRIT et que vous voulez réécrire. Vraiment. Et maintenant, en route.


Phase A: Mise en place, situation initiale

Mettez votre document en forme, numérotation, police, typo Normale et pied de page, la totale. Quand on veut créer un truc, on range l'atelier avant de commencer.

Normalement, vous êtes au stade ou vous avez ENVIE d'écrire. Après le passage de la moulinette, le roman existe dans votre tête et vous avez envie de le voir en vrai, de l'écrire, parce que ça va être super et que du coup, on a hâte. les premiers chapitres sont généralement faciles et riant. Deux éléments cependant:

- Vous pouvez rencontrer des doutes sur le style que vous avez choisi: temps (passé/présent), personne (je/il), point de vue... pas de panique:  on teste sur quelque page et si c'est bancal, on essaie autre chose. On est là pour tester et trouver la voie/voix qui va bien.

-Vous pouvez insérer des scènes/pas démarrer là où vous aviez prévu. Aucune importance: c'est quand on se met à écrire qu'on se confronte au plan qu'on avait fait dans notre tête, c'est normal qu'il évolue. On n'est pas obligé de remettre en question tout le reste.

Ces deux éléments réglés, tout va rouler, normalement. Ne vous forcez pas à avancer tant que vous n'avez pas ce début qui coule de source, où c'est stable, et où vous avez le style et le départ. Quand vous avez ça, le premier tiers, je dirais, coule tout seul. Jusqu'à la première péripétie un peu épineuse, à peu près.

Pour #Tempêtes: chapitres 1 à 7
Septembre 2019 - Décembre 2019

Deux changements de temporalité et de voix, + un changement structurel.


Phase B comme Bâtard: Milieu, corps de texte. Erase/Rewind

C'est LA phase terrible, chez moi. Celle où je sais à peu près ce que je veux, mais où le COMMENT est flottant. J'ai la locomotive et le waggon de queue, mais l'ordre dans lequel je veux attacher les autres, ça!

Généralement, je n'ai pas écrit en phase A exactement ce que j'avais prévu, mais bien ce que je voulais. J'ai mis du temps à trouver mon style, et ma voix. Du coup, la phase B telle que je l'avais pensée est déjà bancale. Mais ce n'est pas grave, j'ai une poignée de chapitre, si ça a été laborieux de 1 à 3 les quatre derniers ont roulé tout seuls, je suis à fond, je poursuis.

Las! Assez rapidement, je rencontre le premier écueil. Au bout de quelques chapitres, je sens que je fais fausse route. Et là, une seule solution s'impose: on revient en arrière et on recommence. En ce qui me concerne: PLEIN DE FOIS. Je garde une trace, que je vous transcris par conséquent fidèlement ci-dessous.

Pour #Tempêtes: chapitres 7 à 16
Décembre 2019 - Avril 2019

Six versions, trouze millions de réécritures et de réagencement de scènes à l'aide d'une armée de post-its tombés pour la cause.


  • Tempêtes 2.0: arrêt au chapitre 10, retour au 6, réécriture. - 2 ou 3 bricoles flottantes, rien de grave, je vais y arriver. 

  • Tempêtes 2.5: arrêt au chapitre 13, retour au 6, réécriture. - Bon, non, ça ne marche pas. On réessaie. 


  • Tempêtes 3.0: arrêt au chapitre 10, retour au 8, réécriture complète. - Ok, je fixe le début. le début ça va. Bon, on recommence, on va s'en sortir. 

  • Tempêtes 3.5: arrêt au chapitre 12, retour au 8, réécriture. - Nan mais si, c'est pas mal, le début ça va, mais là.... c'est les montagnes russes au niveau de la tension dramatique. Range ta chambre, Mélanie! 

  • Tempêtes 4.0: Réécriture des chapitres 9, 10, 11, 12 et 13... genre deux ou trois fois, en entier - Et comme ça? Nan, c'est moche. Et là? RHAAAAAAA. 

  • Tempêtes 4.5: Patchworck! Découpage des scènes, réagencement, réécriture des chapitres 9 à 14 - Vive les post-its. Bon, ça j'aime bien mais ça devrait venir après. Et ça, c'est redondant. Qu'est-ce que je préfère? Et ça ça vire. Hum, ça c'est plus cohérent. On revient en arrière et on corrige. J'EXIGE QUE TOUT FONCTIONNE, BORDEL!  

  • Tempêtes 5.0: Patchworck de nouveau ! Découpage/ajout/suppression de scènes, réagencement, réécriture des chapitres 9 à 15 - Bouhouhouhouhou, faites que ça marche, cette fois. Je-vais-raccrocher-mes-waggons ! Encore un effort.

  • Tempêtes 6.0: Patchworck une dernière fois. Réécriture des chapitres 9 à 15.  Découpage/ajout/suppression de scènes, réagencement, passage de Climax et descente.  - C'est moi ou ça marche? Mais oui, ça tient...la vache ça tient! YOUHOU! 


Phase C: la descente/l'euphorie

Je suis en haut de mon échelle à toboggan, plus qu'à descendre. C'est la phase d'euphorie, j'ai réussi, je suis de l'autre côté du Climax, j'ai battu le boss de fin, j'ai un ensemble cohérent jusqu'à ma scène finale, je suis joie et bonheur, et généralement c'est le moment où j'avale les chapitres.

La phase C est très souvent à refaire entièrement à la réécriture, parce que c'est une phase de relâche totale où je suis trop heureuse pour être objective. Elle contient la résolution et décompression et s'écrit souvent en une poignée de jour. Généralement, je ne la réécris pas en cours de route; j'attends la relecture globale pour avoir un regard linéaire sur l'ensemble et la juger à l'aune de ce regard.

Pour #Tempêtes par exemple, les chapitres 19-21 ont été écrits.... en une journée. Hier.

Pour #Tempêtes: chapitres 17 à 21
Avril 2019


Survivre à la fin

Juste avant d'entamer la réécriture, je définis ce que je vais faire APRES. Ce n'est pas grand chose, juste une idée de planning, poser une envie, une échéance, de façon à ne pas tomber dans le vide à la fin du projet. C'est généralement ce qui me motive à passer en mode correction tout de suite, et à avancer. Mais chacun son envie/sa méthode.








Corrections - après l'écriture


Dès le lendemain: on est repartis! Chapitre 1, relecture, thé, gâteaux. On laisse pas le récit retomber, et je vous explique pourquoi.


Relecture immédiate: bénéfices et conséquences

La relecture immédiate a plusieurs avantages:

- Vous êtes super positif/heureux. Vous avez réussi, vous avez fini, youhou! Victoire! En relisant dès à présent vous êtes dans une attitude morale qui vous aidera à dépasser les petits défauts que vous croiserez: vous ne vous effondrerez pas, parce que vous êtes content. Vous corrigerez. Si vous laissez le gâteau reposer, vous allez vous mettre à avoir peur. La joie d'avoir fini va retomber, vous allez vous demander si c'est aussi bien que ça, et quand vous commencerez à relire, vous serez plein de doute, et pas d'enthousiasme. Croyez moi, ça compte sur le résultat et l'énergie que vous pourrez déployer dans ces corrections.

- Vous êtes PLEIN de votre champ lexical. Vous sortez juste de votre bain d'écriture, vous maîtrisez le vocabulaire dédié, et donc, toutes les répétitions vont vous sauter à la gueule. C'est tant mieux: vous y épurerez votre style plus efficacement.

- Vous êtes dedans: on le dit pas à voix haute, mais ne pas finir les corrections, c'est ne pas finir vraiment. Vous aurez quand même un sentiment d'inachevé, qui va augmenter avec le temps. Ne le laissez pas s'installer, finissez pour de bon, corrigez, et lâchez ce projet pour en prendre un autre, parce que vous pouvez. De cette façon, votre esprit sera plus libre et la case occupé par cette histoire, libérée (délivrée).


Donc, vous reprenez votre livre, et vous le LISEZ. Oui, vous êtes votre premier lecteur. Vous n'êtes plus en train de l'écrire, vous êtes LECTEUR. Avec un droit de modifications. Avouez que vous en avez toujours rêvé.

En réécriture, on peut ajouter/enlever des paragraphes, changer tout ce qui nous dérange, mais normalement, ou en tout cas en ce qui me concerne, les modifications ne sont pas structurales. Je repeins les volets; je ne modifie pas le plan de l'architecte.

Si la maison ne tient pas debout, cependant, dommage: retour à la case départ, on reprend les mêmes et on recommence. Et ça arrive. Et c'est le métier qui rentre. On est tous passé par là. Revenez à l'étape A, et au travail. Prenez quand même un câlin en passant.

Pour les autres, on lit d'une traite, jusqu'à la fin, et après on LÂCHE (si). Je ne relis jamais une seconde fois parce que si je le fais, j'ai remarqué que je deviens inutilement pointilleuse et pleine de doutes. Donc je ne m'autorise qu'une seule relecture. Après, place aux bêtas lecteurs.



Les bêtas lecteurs

Je sélectionne des gens, je leur demande s'ils veulent bien, et je leur fous mon roman dans les pattes. Pour #Tempêtes, j'ai une poignée de bêtas lecteurs habituels, plus quelques nouveaux pour des orientations spécifiques à ce roman, et dont le regard de professionnel est précieux. Je leur envoie, et je laisse faire. Je ne réclame rien. Je sais déjà sur quoi je veux bosser après, donc je passe au projet suivant, et je laisse les lecteurs faire leur taff, ou pas. J'ai parfois moins de 50% de retours. Au bout d'un certain temps, quand j'estime que je n'aurais pas plus de retour, ou que j'ai fini avec le projet suivant, je reprends tous les avis reçus, et c'est parti pour la deuxième relecture.


La dernière relecture

Si un bêta lecteur a un avis avec lequel je ne suis pas d'accord, on discute et je décide. Si deux bêta-lecteurs soulèvent le même point, ils ont raison, et je corrige sans discussion. A partir de 2 à ressentir la même chose, je décide que c'est significatif.

Je fais donc ma dernière relecture uniquement avec les avis des bêta-lecteurs. Moi, personnellement, je ne me mets pas en travers du chemin. Les corrections que je voulais apporter sont censées être finies.

Une seule exception: en cas de scène problématique soulevée plusieurs fois, évidemment, je réécris.


Le lâcher-prise

Cette seconde relecture terminée, vous avez FINI.
La place de ce projet n'est plus dans un placard, vous avez fait le nécessaire. Soit c'était pour vous, et vous le gardez au chaud, soit c'est pour un éditeur, et il faut l'envoyer. A qui et comment, on verra ça dans une autre note de  blog, si vous voulez.


Pour #Tempêtes, j'envisage que cette phase soit terminée fin mai MAXI.
Et mon éditrice sera dans les bêtas directement.

Lorsque vous atteignez cette étape, laissez ce livre vivre sa vie. Bien évidemment, l'éditeur demandera des corrections, mais c'est une autre histoire, une autre phase, une mutation. Vous pouvez en tout cas être fier de ce que vous avez accompli.







Conclusion

Voilà! J'espère que cette note de blog vous aura aidé. N'hésitez pas à intervenir si vous avez des questions en commentaires, je tâcherai d'y répondre au mieux. Souvenez-vous que c'est ce que je fais, pas une règle immuable, et que toute méthode qui vous convient est une méthode VALIDE.

Je vous souhaite bonne écriture et bon courage dans ce confinement qui n'en finit pas. Et on se retrouve bientôt pour suivre l'aventure de #Tempêtes!

Bonne journée et à très vite



Mélanie Guyard - Andoryss









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