Bonjour à tous!
Après une petite pause de vacances, nous revoici pour discuter projets tentaculaires, cette fois-ci avec Guilhem Méric, dont la trilogie est achevée. Bienvenue sur son projet!
Les projets tentaculaires - Guilhem Méric
1. Bonjour, qui es-tu ?
Guilhem Méric, depuis que j’ai réussi en 2010 à trouver un nom de plume qui me plaise, lors de la sortie de mon premier roman
2. Peux-tu te présenter rapidement ?
Je suis une sorte de
couteau suisse artistique depuis mon plus jeune âge. Bédétiste jusqu’à 25 ans,
musicien et producteur d’une comédie musicale pendant sept ans, graphiste, vidéaste
et finalement auteur de romans, de billets d’humeur et même de tribunes sur
quelques quotidiens nationaux. Pour moi, tous ces arts sont intrinsèquement
liés, chacun apporte sa richesse à une histoire et c’est peut-être pour ça que
j’ai mis tellement de temps à choisir celui pour lequel j’étais vraiment fait.
3. Quel est le nom de ton projet tentaculaire, s’il a un nom ?
Il s’agit de Myrihandes.
Un nom plutôt long à trouver car je cherchais à l’origine à le créer d’après une
étymologie grecque. Mais comme je ne trouvais rien de beau ni de convainquant, je
l’ai finalement inventé de toute pièce, en conservant malgré tout des
consonnances évocatrices de la Grèce Antique.
Bonne question. Au début,
quand je ne connaissais pas la nécessité des libraires et des éditeurs d’étiqueter
les ouvrages par genres bien définis, je l’aurais volontiers classé dans
la « Néo Mythologie ». Mais voilà, ça n’existait pas ! Je
suis donc rentré de facto dans la voie du conformisme en me retrouvant
catalogué en Fantasy.
5. Quel est son type ?
C’est avant tout du roman.
Découpé en trois tomes, en parties et en une multitude de chapitres. Cela dit,
c’est aussi de la musique, car un compositeur a réalisé trois albums – un pour
chaque tome – de musiques originales qui ont toutes un lien avec l’histoire,
les lieux, les personnages… Et il y a enfin toute la partie graphique,
puisqu’une dizaine d’illustrateurs ont travaillé avec moi sur la saga. Leurs
œuvres sont présentes dans les annexes en fin d’ouvrages mais aussi et surtout
dans un Artbook de belle facture.
J’ai toujours été
passionné par la survie de l’âme, et par extension, par l’existence des
âmes-soeurs. Et puis je suis tombé un jour sur une chanson d’une jeune
québécoise, Claire Pelletier, qui parlait du Discours d’Aristophane. De ces
créatures magiques coupées en deux par les dieux en colère qui auraient donné
naissance aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui, chacun cherchant désormais sa
chacune… J’ai voulu m’approprier le mythe, avec d’autant plus de force que
j’avais besoin de me guérir de la perte de ma propre « moitié ».
Cette histoire, dès lors, est devenue un exutoire et une façon de transformer l’ombre
en lumière.
Les trois tomes
sont achevés et c’était en soi le plus gros du boulot. Toutefois, en fin d’année
dernière, j’ai entamé l’écriture d’un spin-off, « Le Long Voyage de Farf »,
personnage secondaire très apprécié des lecteurs, afin de raconter comment
celui-ci, venu de terres lointaines, a pu arriver dans le monde des Hommes.
Je projette
d’écrire un autre spin-off qui narrerait l’ascension du « méchant » de
l’histoire, un ancien Myrihande dont l’âme déchirée va passer un pacte avec une
entité diabolique dans l’espoir de retrouver sa Moitié perdue dans les méandres
de la grande Porte des Âmes. L’histoire racontera ainsi la première guerre qui
a opposé ce personnage et ses armées de l’ombre avec les Hommes et les autres
peuples libres.
La découverte du Seigneur
des Anneaux au cinéma a été un vrai électrochoc. Et bien avant ça, celle de
Dark Crystal. L’un a fait écho à l’autre et m’a amené à travailler sur
la saga Myrihandes dès 2005, date à laquelle j’ai posé les bases de mon
univers. Six mois de travail pour développer la « bible » scénaristique, avec
ses territoires, ses civilisations, ses peuples et créatures, son passé, ses
légendes… Pour mieux m’aider dans la création des personnages et caractériser
chacun d’eux, je me suis « amusé » à les imaginer sous les traits de comédiens
plus ou moins connus. Un vrai casting cinq étoiles ! D’autant qu’il faut bien
le dire, j’ai longtemps hésité entre le format roman et celui du scénario de
film. D’ailleurs, aujourd’hui, je dispose des deux.
9. A quel moment tu as su que c’était un projet tentaculaire ?
C’est le but que j’ai visé
dès le début. Même si j’ignorais que je travaillerais encore dessus plus de
quinze ans plus tard ! Je voulais une histoire étoffée, riche de plusieurs
époques, de plusieurs peuples dont les histoires viendraient à se croiser.
C’est devenu d’autant plus tentaculaire quand le projet d’adaptation cinéma a
démarré, que l’on a produit un documentaire de préproduction diffusé avec mon
interview sur Allociné. Le fait d’avoir une trentaine de personnes qui
travaillaient avec moi sur ce projet et y mettaient leurs tripes, comme cela a
été le cas ensuite sur les campagnes de crowdfunding, m’a fait réaliser avec
plus de netteté que j’abordais un sujet universel dans lequel beaucoup de gens se
reconnaissaient.
10. Comment on travaille un projet tentaculaire ? Quels sont tes outils, tes méthodes…
Comme je le précisais plus
haut, l’étape de la bible scénaristique était indispensable pour synthétiser et
structurer mon univers. Bien sûr ça n’a pas suffi. On était en 2005, le premier
tome n’était même pas écrit, ce n’était qu’un fil conducteur. Une ébauche
posant les bases élémentaires de l’univers de Myrihandes. Par la suite, entre
l’écriture, les relectures, les réécritures de chaque livre et ma propre
évolution d’auteur, l’univers s’est densifié. J’ai corrigé les incohérences,
inventé des détails, des créatures, des éléments du passé dont je ne
soupçonnais pas l’importance au début de l’écriture. Jusqu’à finir par écrire des
appendices ainsi qu’un lexique sur la langue Myrihande, le Shaïn, que les fans
les plus mordus peuvent s’offrir pour apprendre à lire, à traduire et à parler
cette langue, d’après les quelques 2000 mots, la syntaxe, la conjugaison et la
phonétique simplifiée que j’ai mis à disposition de tous.
Ça se manifeste déjà, bien sûr, dans la forme multimedia de la saga. Mais aussi à travers la richesse et la densité d’un passé qui est peu évoqué mais auxquels certains lieux et objets font référence, avec tout le background qui bouillonne derrière. J’aime donner aux lecteurs ce sentiment que le monde dans lequel je les embarque est bien plus vaste qu’ils ne pensaient de prime abord. Par exemple, le premier tome se situe presque exclusivement dans un lieu précis, sur les cimes d’une montagne où a « toujours » vécu le peuple des Hommes. Les autres tomes vont faire exploser les codes du premier, rebattre les cartes et montrer que la vie existe ailleurs, chez d’autres peuples, d’autres créatures, sur des terres inconnues que ces mêmes Hommes ont abandonné des siècles plus tôt, manipulés par de fausses croyances.
12. Où en es-tu ?
A la base, le tome 1 a été
publié chez le Diable Vauvert en 2010. Des différends avec l’éditeur ont
interrompu notre collaboration. J’ai donc fini par racheter les droits, et
faute de trouver un autre éditeur, me suis lancé dans le crowdfunding pour
donner vie à la saga. Une grande expérience dans ma vie d’auteur indépendant,
qui m’a d’ailleurs valu d’être invité aux Imaginales en 2021. Par ailleurs, je
suis très satisfait des retours de mes lecteurs, qui considèrent tous le tome 3
comme le meilleur de la série, ce qui n’est pas courant. Peut-être parce que je
savais comment tout se finirait depuis le début et que j’ai su ainsi surprendre
tout le monde !
13. Et si un jour tu finis, publication ou pas ?
C’est bel et bien fini,
mais la publication est chose difficile quand, d’une part, on a été publié une
première fois par un éditeur qui a pignon sur rue, et d’autre part quand on a endossé
le rôle d’auteur indépendant. En même temps, comment faire autrement quand tout
le monde tortille des fesses pendant des années pour vous dire oui ou non, je
prends ? Le crowdfunding reste une forme d’édition anecdotique et j’espère
plus que jamais trouver l’éditeur qui saura déceler le potentiel de cette
histoire.
Le fait d’avoir trouvé un
agent qui y croit. C’est une personne pleine d’énergie positive, de talents,
riche d’un réseau assez important auquel je joins une partie du mien. Elle fait
partie des quelques professionnels du métier qui me donnent envie de continuer
à me battre pour cette histoire, à la faire sortir de sa chrysalide
autoéditoriale pour la faire connaitre du grand public, en France comme à
l’étranger.
Depuis la
pandémie et toutes les conséquences qu’elle a pu avoir sur ma vie, je doute
régulièrement du fait d’être capable de continuer à raconter des histoires de
qualité, d’être à même d’assurer des séances de dédicace, des interventions… Je
suis obligé de prendre beaucoup sur moi pour me montrer présent et efficace.
Côté espoirs, le
projet un peu fou d’adaptation audiovisuelle que j’avais fini par abandonner
est revenu tout à coup sur le devant de la scène, grâce à un ami du métier qui
a su convaincre des producteurs étrangers du potentiel cinématographique de
l’œuvre. A ce jour, nous devons nous réunir pour une première session
d’écriture fin mai en Pologne dans la perspective de développer la saga sous
forme de série.
Arrachés l'un à l'autre quand ils étaient enfants, Sisam et Helya découvrent qu'ils sont des âmes-sœurs, capables de s'unir en un seul et même corps : un Myrihande. Promis à la mort, ils vont pousser à la révolte toutes les autres âmes-sœurs prisonnières de leur monde...
Site officiel :
www.myrihandes.fr
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